Cher(e)s ami(e)s
J’ai le regret de vous faire part du décès le dimanche 6 octobre de Jean-François BELLEGARDE ,ancien président de l’Association, à l’age de 82 ans
Les obsèques se dérouleront en l’église Saint MARTIN de PESSAC (centre) à 10 heures vendredi 11octobre suivies de l’inhumation au cimetière de BERGOUEY(Landes)
J’ai adressé en votre nom toutes nos condoléances à son épouse Sophie ainsi qu’à toute sa famille
Vous pouvez faire de même sur le site sypres.fr et publier un commentaire sur notre site
JBSP
Que de qualités il avait ! Et il était la gentillesse incarnée .
Nous sommes dans la peine .
Une vie accomplie!
Un diagnostic malheureux aura obscurci ta vie . Ces derniers temps furent pénibles, pour toi,
angoissants pour ceux qui parfois maladroitement tentaient de t”apporter quelque réconfort.
Sophie,épouse dans toute la connotation du terme, jour après jour, cultivait cette intime complicité qui
pallie toute communication défaillante.
Ce que nous retiendrons, JF c’est l’accomplissement de ta vie.
C’est au Bordeaux Etudiants Club que je t’ai accueilli et apprécié.
Grand, sec et musclé, les yeux bridés, cette dernière particularité et ton engagement sur le terrain
de rugby où ta détente de basketteur faisait merveille, te valurent le qualificatif de mongol, allusion à
Crauste, landais,joueur de rugby de talent .
Elève interne dans une institution de Dax reconnue pour sa stricte discipline ,tu as trouvé au BEC
ce qu’un vénérable ancien évoquait, lors de son entrée au club…”.Après la rigueur de la discipline, la cour
des grands, les brèves sorties, voici un monde nouveau, j’entre écrit-il dans l’abbaye de Theleme : Fais ce
que voudras.”
Fais ce que voudras une formulation qui t’allait bien! Caractère bien trempé et soif d’entreprendre.
Ta licence de Sciences-éco effectuée tu conduis une thèse sous la férule du professeur Merigot,
sommité de la faculté de droit .
Enfin, plutôt que de marcher au pas dans une cour de caserne, tu dispenses,dans le cadre de la
coopération, des cours à l’université de Tunis.
A ton retour tu enseignes à l’Institut d’Administration des Entreprises ou Henri Boré vient te
recruter pour créer le département informatique. En effet les IUT sont en pleine expansion. Avec ton ami
Pierre Lafond, sous l’autorité reconnue de Henri Boré vous imprimez un enseignement et un management
originaux au département informatique dont vous prendrez l’un après l’autre la direction. Entreprendre
encore et toujours, c’est assumer, élu, puis réélu, la direction de l’IUT au cours de deux mandats, encore
relayé par le même Pierre.
Comment désormais entreprendre un champ nouveau et s’extraire d’un certain rituel in situ?
Voir ailleurs….administrativement…..géographiquement. C’est alors la charge de recteur en Guyane où les
attentes et les tensions sont fortes.
Sophie sera là pour apaiser diplomatiquement le quotidien. Dans des moments extrêmes où les
comportements frisent l’irrationnel parfois jusqu’à la violence, je me permets de penser que certaines
réminiscences bécistes venaient à ton secours pour relativiser la situation.
Entreprendre aussi des rassemblements de bécistes ou collaborateurs amis de l’université, dans ta
querencia de Gaujac, aujourd’hui le rendez vous des enfants et affiliés et des six petits enfants dont tu
auras eu la chance d’éprouver l’affection.
Entreprendre,encore et assumer la présidence des Anciens et Amis, maintenir la tradition,
Gaujac ! et à quelques lieues Bergouey, petit village landais où tes parents ont favorisé ton envol.
Je t’entends évoquer les exploits d’un père trop tôt disparu. Au ministère à Paris avant de retourner en
Guyane, tu conciliais réunions et itinéraires pour rejoindre ta maman ne serait ce qu’un court moment .
Je reviens au BEC. La raison m’y conduit. C’est ici qu’avec Sophie,Maissou diras tu ,vous vous
êtes rencontrés, Sophie internationale de Hockey sur Gazon ,Sophie enseignante, Sophie sans laquelle,les
choses n’auraient pas été ce qu’elles furent .
“La joie venait toujours après la peine ”
Le poète nous en persuade Réanimons les souvenirs heureux.
Une vie accomplie Jean François, qu’en toute fin tu auras quittée malgré tout apaisé
Adichatz, Adios ! ……Restons sur un Au-revoir
Michel LENGUIN
Jean-François BELLEGARDE s’en est allé
En ce dimanche 6 octobre, tôt le matin Jean-François nous a quitté.
Jean-François, c’était un ami que j’appréciais beaucoup.
Venu des Landes de « GAUJACQ » dans les années 60, Jean-François ce
basketteur d’origine, intégra la Section Rugby et devint rapidement un élément
indispensable à l’équipe 1 ère. Athlète de haut niveau, il occupait les postes de
deuxième ou troisième ligne centre selon les circonstances, captant en touche tous
les ballons qui se présentaient à lui. Rude « plaqueur », il ne s’en laissait pas conter,
et arrêtait tous les adversaires qui se présentaient à lui.
En un mot, c’était un excellent joueur et équipier, apprécié de tout le monde.
Il tenait aussi une place importante en troisième mi-temps, et était toujours
le 1 er à lever son verre ou prendre sa terrible « deux chevaux » pour faire un tour en
« boite ». Je me souviens très bien de ces fameuses sorties souvent très « chaudes ».
Jean-François, aimait la vie.
Il faut par ailleurs souligner la place qu’il occupa à l’Université de Bordeaux.
Maître de Conférence hors classe, il était certifié d’aptitude à l’Institut
d’Administration des Entreprises (IAE) de l’Université de Bordeaux (1964) et Docteur
d’Etat des Sciences économiques de l’Université de Bordeaux (1978).
Sur le plan professionnel, il exerça comme chargé de cours et de travaux dirigés
d’économie et de statistiques à la faculté de droit et de sciences économiques de
Tunis (1967), ainsi qu’ à l’IAE et à la Faculté de droit et de sciences économiques de
Bordeaux (1971) comme Directeur de l’IUT. Enfin, il occupa les fonctions de Recteur
d’Académie en Guyane.
Je n’oublierais pas non plus ta famille Jean-François, dont tu étais très fier.
D’abord ton épouse Sophie, totalement dévouée à cette maladie dont tu
souffrais depuis quatre ans. Tes enfants Céline, Bertrand et Olivia ainsi que tes petits
enfants, qui t’ont accompagné durant ces longues années.
On ne peut que les féliciter pour ce soutien. On se joind à eux.
Adieu Jean-François ; Avec toi, on perd un mari, un père et grand-père, ainsi
qu’un ami qui nous était très cher.
Pilou MAURER
Hommage à
Jean-François Bellegarde
Un grand serviteur de l’université et du BEC, un ancien, un ami
Jean-François Bellegarde a traversé une dernière fois la grande forêt des valeurs humaines et sportives. Cet espace aussi vaste et profond que la forêt landaise qui relie Bordeaux à la Chalosse de Gaujacq, sa terre natale.
Au match aller de la vie, à Bordeaux, ce fut le temps béni où deux destins s’unirent pour la plus grande prospérité de la famille du BEC. Jean-François allait voir Sophie et les « filles du hockey » croiser leurs crosses à Primrose, au Jard ou à Batany…
Souvent le dimanche, à Suzon ou à Stéhelin, Sophie rendait sa « politesse » de fan au rugbyman Jean-François.
Mais Sophie rayonnait au-delà des frontières car elle promena brillamment sa crosse béciste internationale au service de l’équipe de France de Hockey sur gazon.
Jean-François et Sophie ont été ensemble l’honneur et le coeur multidisciplinaire du plus vieux club universitaire de France.
Notre photo d’équipe me rappelle avec émotion le temps où Jean-François était un magnifique troisième ligne de rugby. Il était aussi mon ainé de quelques saisons. Je suis fier d’avoir figuré à ses côtés au sein de cette belle équipe. C’était lors de la saison 1968-69, je pense.
Le BEC, ces années-là, avait une grande troisième ligne. Jean-François y brillait d’un vif éclat et sa présence sur les terrains était à l’image de sa belle silhouette charpentée. Comme d’autres hauts landais aspirant à la cime du pin plutôt qu’à son pot de résine, il venait du basket et sautait en touche autant qu’il prenait plaisir à chasser les demis adverses. C’était au temps où un 3eme ligne convertible en nº 4 ou 5 préférait cueillir virilement entre la taille et les épaules le demi d’ouverture adverse. Il le faisait parfois dans cette fraction de seconde magique où le n°10 était encore en possession du ballon… Plutôt que de le déblayer frontalement à la tête par une collision horizontale dans ce qu’il est convenu d’appeler aujourd’hui un ruck.
Nos vies et le temps sont trop vite passés. Après les études et le rugby, nous nous sommes éloignés. Le BEC, lui, ne nous a jamais quittés.
Michel Lenguin et Pilou Maurer ont remonté la trajectoire humaine et la belle carrière universitaire de Jean-François. Ils ont reproduit le portrait du béciste sorti d’un alexandrin du poète Delage : « l’idéal magnifique qui veut dans un corps sain un esprit éclectique ».
Mon chemin a croisé celui de Jean-François et Sophie plusieurs fois au détour de la vie et parfois loin de Bordeaux.
La dernière fois que nous avons chaussé les crampons sur le même terrain de rugby, ce fut au Kenya en 1988. Jean-François et Sophie étaient venus avec une trentaine d’anciens du BEC faire un voyage-safari. Michel Lenguin, Pilou Maurer et leurs épouses, et tant d’autres bécistes en étaient aussi. J’avais organisé le tour depuis Nairobi où j’étais en poste avec la famille pour un séjour de cinq ans. A Nairobi, avec un groupe d’expatriés français et l’ambassadeur de France, Jacques Leclerc, nous avions créé la section des « Gaulois de Nairobi » au sein des « Kenya Harlequins ». Jean-Claude Sainlos, béciste de notre génération, également en poste à Nairobi avec sa famille – et, tiens aussi, Anne-Marie, son épouse hockeyeuse du BEC—, consacrait une bonne partie de ses loisirs à la formation et au coaching des avants gaulois ! Au milieu du voyage, nous nous en souvenons tous, une belle journée diplomatico-sportive eut lieu autour d’une partie de rugby opposant des « bordelais » en maillot « croc’pom’s » et béret landais et les « Gaulois-Harlequins » en maillot bleu. Ce n’est qu’en troisième mi-temps, au cours de l’énorme réception organisée à la résidence de l’ambassadeur que me fut révélée de Jean-François son approche très personnelle de la partie. J’avais eu la légèreté de penser pouvoir terminer ma carrière ovale au poste de demi-d’ouverture alors que mon simple bagage d’ailier droit aurait dû m’interdire d’y seulement penser… Au cours de la partie, roda autour de moi sur le terrain un essuie-glace humain dont la tâche fut joliment facilitée par mon demi-de-mêlée-ambassadeur-de-France-au-Kenya, plus équipé pour la diplomatie que pour la passe vrillée…
Le soir, à la réception, l’ambassadeur Leclerc chantait devant l’ensemble du corps diplomatique et ses trois cents invités tout le répertoire en vigueur des troisièmes mi-temps bourguignonnes et gasconnes. C’est là, au moment le plus chaud de la soirée que Jean-François me déclara : — je suis heureux, j’étais venu de Bordeaux et rentré sur le terrain pour t’attraper !…
Et la vie est encore passée vite. Tandis que Sophie et Jean-François séjournaient à Cayenne en poste pour les fonctions de recteur de l’acadamie de Guyane au début des années 2000, j’étais aussi loin de Bordeaux. A Bruxelles ne me venait qu’un lointain écho de ce qu’a pu être leur vie , les démêlés du Recteur avec ses interlocuteurs élus politiques locaux telle Christiane Taubira et les ministères parisiens.
Mais, il resta toujours entre nous le BEC. Cet indescriptible lien qui ne se distend jamais.
Le jour de la retraite, si l’on a fait un beau voyage, on aspire à retrouver ses racines et les souvenirs de sa jeunesse. Alors, ne cherchez-pas : retrouvez les fondamentaux, ils sont transmis de génération en génération. Leur passation est faite par tous ces présidents bénévoles du club et de l’association des Anciens & Amis. Entre 2013 et 2015, il me semble, c’est Jean-François qui ralluma le flambeau et nous nous retrouvâmes encore plus proches. C’est le temps où arriva sur Bordeaux l’équivalent d’un houragan force 5 des Caraïbes ou du golfe du Mexique : la réforme de l’Université !
Je ne reviendrai pas sur le fond de cette affaire imposée unilatéralement au BEC par l’Université de M. Tunon de Lara à travers une nouvelle conception de l’amateurisme sportif labélisée du leitmotiv « utilisateur-payeur ». Mais les anciens, sous l’impulsion de Jean-François, se mobilisèrent pour répondre au défi imposé au BEC. Nous avons alors souhaité prendre des initiatives. Au cours de mes passages à Bordeaux , Sophie et Jean-François m’ont hébergé à Pessac où je venais donner des cours aux étudiants de mastère en droit… Je retrouvais chez eux à Pessac, le merveilleux esprit du BEC, l’atmosphère des années de fac’ et le souvenir des mercredis du rugby universitaire sous la protection toute naturelle du Stade du Chiquet derrière chez eux. A Pessac, nous avons discuté ce qu’aurait pu être un plan de négociation de l’avenir du club avec l’Université. Puis Jean-François, avec ses pairs Présidents des anciens , Michel Lenguin et Pilou Maurer, m’associèrent à leurs réflexions et à l’appui que nous pensions pouvoir offrir à la gouvernance de notre grand club Doyen.
De nombreux articles et propositions ont été élaborés à partir de nos réflexions et réunions de brainstorming chez Jean-François et Sophie ou une autre fois, chez moi à Hossegor, avec Michel Lenguin et Pilou Maurer. N’épiloguons pas, nous savons aujourd’hui ce qu’il n’est pas advenu des négociations avec l’Université et de nos travaux.
Mais j’ai approché pendant cette période l’esprit positif, créatif, le dynamisme intellectuel et l’enthousiasme communicatif d’un capitaine que pouvait transmettre à ses équipiers le Président Bellegarde .
C’était il y a dix ans déjà ! Et la vie est passée si vite, encore une fois !
Et voici que tu viens de lâcher prise, cher Jean-François,
Adishatz,
Je ne t’oublierai pas, comme ne t’oublieront
– ni la famille du BEC,
– ni la tienne, celle de Sophie, cette grande béciste qui a douloureusement accompagné tes longs mois de souffrance et tes derniers instants.
A Sophie,
et ses enfants Olivia, Céline et Bertrand,
toutes mes sincères condoléances et pensées amicales
Philippe DARMUZEY
Bruxelles, le 11 octobre 2024