Chers Amis
Pierre Menjucq vient de nous quitter .
Arrivé en 1954, de son village natal Morlaàs (Pyrenees Atlantiques ), son nom ne nous était pas inconnu, en effet la famille Menjucq y tenait une prospère entreprise de vins et spiritueux ..
De caractère affable ,serein, il s’est intégré parfaitement ,selon les canons de la vie universitaire et béciste ,ses origines et traditions béarnaises l’ayant préparé à sa nouvelle condition ..
Sans élever la voix, il participait avec succès aussi bien à nos agapes qu’à nos réflexions concernant l’avenir du club .
Tant et si bien, qu’il hérita du poste de pilier et du capitanat de l’équipe première de rugby . La situation de tête de mêlée crée des complicités sans failles ,celles de son ami Pierre Laboille ,jean-Pierre Mothes, et Jean-Louis Deliuga notamment .
Les deux premiers ayant ,avec lui ,cohabité au 66 rue des Remparts , repaire de bécistes comme l’était le foyer du BEC au 54 rue de Belleyme .
Jean-Pierre Mothes dans un prochain article, nous fera revivre ces moments de fraternité. “Pierrot” réalisa des Études de Médecine, sans une seule faute d’obstacles, et , “la toison conquise “….préféra “son petit Liré au mont Palatin “
D’autres toisons lui étaient promises et acquises :Celles de Vice Président du Conseil Général, Vice Président du Conseil Régional et député des Pyrénèes Atlantiques .
Son union avec Elisabeth, ses enfants ,ses petits enfants , ……sa vie fut pleine et heureuse !
Ses obséques se tiendront a MORLAAS ,le lundi18 Décembre à 12 HEURES .
Michel LENGUIN
Chers amis Bécistes, c’est avec tristesse que j’apprends le décès de Pierrot MENJUCQ, qui fut mon partenaire et également mon adversaire, surtout dans les années 1960/1964, au cours des confrontations Faculté de Médecine/Faculté de Droit, et occasionnellement dans le cadre de l’équipe première. Soyez bien aimable de transmettre, à tous les siens ainsi qu’à ses amis, mes condoléances très émues et de les assurer de tout ma compassion ainsi que de mes pieuses pensées. Cordialement. Ph. Bompoint, 13 allée Sapiéha 64200 BIARRITZ;
Comme a dit Michel Lenguin, nous faisions partie des combattants du 66 rue des remparts avec Pierre Menjucq: J. P. Mothes, Pierre Laboile, Jean Louis Tessier, Étienne Vanham, Alain Anderson, moi-même
Ces moments précieux de notre vie furent cordiaux, amicaux et toujours solidaires. Certains étudiaient la médecine, d’autres le droit ou encore les sciences. La coutume était d’aller soutenir les copains sur le terrain mais aussi au moment des examens
Que d’instants sublimes passés à Saint Loubes chez J. P. Mothes lors des vendanges, à Morlaas en toute occasion, chez Jean-Louis prés de Marmande, ici au Pays basque en divers lieux.
Professionnellement éloignés des uns des autres ,nous nous retrouvions quelquefois avec bonheur en oubliant nos cursus bien différents.
Après un accident de carrière j’avais été accueilli au 66 par Picolo, Boboile, l’Anglais, le métronome etc. et j’ai su alors ce que solidarité voulait dire.
Merci à toi aussi Pierrot et à bientôt
L’ année se termine bien mal avec le dècés de Pierrot Menjucq. Il a été pour moi une icone du rugby béciste. ILa été de ceux qui m ‘ont accueilli a Bordeaux
au BEC et en medecine.J’ ai été marqué par sa gentillesse envers moi, son humour, son constant engagement tant au BEC que plus tard dans sa vie professionnelle ou politique . Tout mon soutien et ma solidarité a son epouse et à sa famille.
L’ année se termine bien mal avec le décès de Pierre Menjucq. Il a été pour moi une icone du rugby béciste. Il a été un de ceux qui m’ ont accueilli à Bordeaux, au BEC et en medecine. J’ai été marqué par son amabilité a mon egard son humour et son constant engagement tant au BEC que plus tard dans sa vie professionnelle ou politique.Tout mon soutien et ma solidarité a son épouse et toute sa famille.
Grande empathie , humour , caractère enjoué ; intelligence telles étaient quelques unes des qualités de Pierre ( PIcolo ) . Il a rejoint son Alter Ego
Pierre Laboille . Nous partageons la peine de son épouse et de sa famille .
J’ai connu Pierre Menjucq lors d’un stage de pré-saison organisé à Morlaas en septembre 1967, sous la houlette de Clémént Dupont. Pierre nous avait reçu dans son fief avec beaucoup de gentillesse, terrain de sport, hébergement et restauration tout était parfait pour un junior qui découvrait le BEC.
Quelques années plus tard, il était venu nous supporter lors d’un match à Coarraze-Nay où nous avions fait le plein de points (moi y compris), je n’avais pas vu venir une droite d’un pilier Nayais qui m’avait ouvert le front, Pierre m’avait recousu immédiatement dans les vestiaires.
Je partage la peine de son épouse et de sa famille et les soutiens dans cette douloureuse épreuve.
Adishatz Pierre
Messieurs
Merci beaucoup pour vos hommages à notre papa, le bec représenter pour lui une période très importante de sa vie. C était un amoureux du Bec.
Merci encore pour vos messages d’affection envers notre famille.
Arnaud Menjucq
LA CHUTE DES REMPARTS
Par Jean Pierre MOTHE dit le MAMS
Retiré dans une profonde campagne ou je somnole au bord de l’Isle, je suis tiré de ma léthargie par un appel de Pilou : Pierre MENJUCQ est mort !
Pierre, je l’ai entrevu pour la dernière fois il y a quinze ans dans une réunion à la BODEGA. Nous n’avions rien de sérieux à nous dire, ou plutôt, nous n’avions pas besoin de parler, tant nos souvenirs du « TEMPS du BEC »se confondaient. Que l’un ébauche une anecdote et le sourire de l’autre faisait bien voir qu’il connaissait parfaitement l’histoire. Depuis, je n’ai rien su de MENJUCQ, et pourtant je suis sûr de le connaître comme lui me connaissait.
Et c’est maintenant qu’il faut parler du soixante-six rue des remparts, lieu mythique, ou Pierre MENJUCQ tenait une place de leader dans ce groupe de cinq jeunes bécistes très liés.
Un immeuble vétuste, avec une proprio lointaine et peu regardante. Deux chambres au second étage et trois chambres au premier avec une cuisine, ou plutôt, ce qui fut une cuisine car l’ancien locataire était parti en arrachant l’évier de cette minuscule pièce maintenue sans eau avec une table et trois chaises. Pas de chauffage, un lavabo à eau froide dans l’angle de chaque chambre.
C’est dans ce décor minable que cinq jeunes étudiants bourgeois et bécistes ont connu un bonheur parfait pendant dix ans.
Mais, me direz- vous, ils ne pouvaient se laver ? Mais si, ils prenaient une douche le mercredi après l’entraînement et le dimanche après le match.
Mais ils avaient froid ? Mais non . les casses croutes arrosés de « CADETOU » (vin de chez MENJUCQ négociant à Morlaàs), permettaient d’endurer le froid le plus dur surtout quand ce froid est déjà chassé par la chaleur de l’amitié.
A la rentrée de cinquante-huit, nous étions cinq à occuper les « REMPARTS ».
-Jean Louis TESSIER, dit le métronome, car jouant à l’ouverture, il envoyait avec une grande régularité le ballon en touche. Il remplissait avec sérieux le rôle de taulier, nous lui donnions le prix dérisoire du loyer, qu’il transmettait à la proprio qu’il était le seul à connaître. Esprit indépendant, il aimait faire bande à part et avait ses secrets. Il occupait bien sûr la plus belle chambre de l’appartement du bas.
-Alain ANDERSON occupait la chambre opposée. Très doué en cuisine, il arrivait à faire quelques bons plats sur un réchaud bancal. La vaisselle ne pouvait se faire que dans le lavabo de sa chambre et à l’eau froide… En fait, nous mangions surtout sur le pouce dans de joyeux casse-graines de dix-sept heures à ….très tard dans la nuit. Alain est le seul avec qui je suis resté en contact pendant longtemps. Nous étions très proches.
-Au second étage, Pierre LABOILLE occupait une chambre et moi l’autre. Nous avions été condisciple au Lycée de Talence, inscrits aux juniors du BEC ce même jour de novembre cinquante- quatre, puis toujours ensembles. Je n’ai jamais connu un ami aussi gentil et bien veillant que lui. Il fût mon pilier et pendant quinze ans, j’ai poussé dans ses fesses. Assez mollement semble t- il : « Le MAMS » (mon surnom) tu peux sauter en touches, tu ne te crèves pas trop en mêlées. Oui mais toi BOBOY , tu pousses pour deux ». Et c’était vrai. Il fût un pilier droit stable et puissant. Nous n’avons jamais eu de différents plus graves, que celui- là. Il est parti trop tôt.
Pierre MENJUCQ se trouvait en bas dans la chambre du milieu. Surnommé « PICOLO » du nom de marque de certaines bouteilles commercialisées par l’entreprise familiale.
Pierre avait une prestance de leader et encore étudiant, il prévoyait déjà un avenir politique. Cette assurance nous faisait rire. Nous n’aurions pas dû, car « PICOLO » a suivi toute sa vie un « CURSUS HONORUM » brillant. Il avait tout pour réussir en politique.
Son optimisme, en particulier dans les moments difficiles (nous n’avons pas gagné tous nos matches), sa bonhommie et une mémoire exceptionnelle lui permettaient d’avoir d’excellentes relations avec quiconque qu’il fût grand ou modeste. Il était apprécié de tous, je n’ai jamais entendu de critiques le visant. Je crois qu’il aimait les gens, et qu’il aimait que les gens l’aiment ou du moins le connaissent.
Un « bonjour Monsieur MENJUCQ », prononcé par un petit garçon de café faisait apparaître un léger sourire sur son visage : on l’avait reconnu.
Evidemment, Pierre ne pouvait être qu’un camarade idéal et aux remparts, il a cimenté la grande amitié qui nous unissait. Il savait dire le mot qui convenait au moment voulu, et rendait le service que l’on espérait en prévenant toute demande. C’était lui le médiateur qui tenait à réconcilier deux amis en froid et savait expliquer et favoriser la concorde.
Avec Pierre MENJUCQ un grand bonhomme vient de nous quitter. Je ne pouvais pas parler de lui, sans relater ce cadre des « REMPARTS ».
On disait d’ailleurs au soixante- six ou j’ai connu aussi bien des remplaçants, des demis- pensionnaires, que des passants d’un soir. Tous perdus de vue !
J’ai oublié des noms et bien des aventures, mais ce qui revient encore dans ma mémoire débile est magnifique.
Dernier survivant des valeureux des remparts, je suis seul sur des ruines désertées, mais je ne suis pas tout à fait isolé quand je me sent entouré de cette formidable cohorte de bécistes joueurs des décennies cinquante et soixante.
« La NOSTALGIE », c’est le désir d’on ne sait quoi » dit SAINT-EXUPERY »
Moi, je crois bien que je le sais.
Adieu Pierre.
LE MAMS
Le 14 décembre 2023
Je n’qjoute rien aux multiples louanges et hommages rendus ici à Pierre Menjucq. Elles sont belles et méritées car je fus moi-même témoin de la grandeur d’âme et la personnalité magnifique de Pierre qui m’accueillit au BEC comme l’ainé de ce club qui nous unit éternellement.
Ce que je veux louer ici, c’est la beauté, la profondeur et la qualité du texte de ce formidable auteur béciste « le Mams ».
L’hommage qui se glisse derrière « LA CHUTE DES REMPARTS » n’est rien moins qu’un pur chef d’oeuvre de la litterature béciste !
A lire et relire absolument !!!