La nouvelle date de quelques jours,…..pourtant , c’est aujourd’hui que je me décide à faire partager ma peine.
Loulou Despoux dont j’apprends la disparition est donc peut-être encore vivant dans l’esprit de ceux, non encore avertis, qui l’ont connu estimé et aimé.
Pour tous ceux de sa génération désormais étique, il était le capitaine sur les terrains de rugby, et bien au-delà.
Dans les combats difficiles où nous étions : “wanted”: intellectuels à abattre, il ne baissait jamais pavillon, entraînant avec lui les moins héroïques. A ce titre, lors du centenaire du club, Mac Master, rugbyman gallois, ancien béciste, ne cessait, admiratif, de lui rappeler son attitude lors des combats engagés.
Qui ne se rappellera du match de la “remontée” contre l’équipe de Gan, où sévissait un pilier, l’abbé La Salette qui loin de tendre la joue, maniait le goupillon avec allégresse. Le maillot rouge, les convictions de Loulou et de son équipe eurent raison du prosélytisme de l’abbé . Le Bec et son capitaine accédèrent à ….. l’Ascension ! .Originaire de Figeac, il fut c’est probable , psychologiquement endurci par l’exemple d’un père résistant notoire Avant de rejoindre le Bec et Bordeaux,il entreprit ses deux premières années de Medecine à Limoges.
Partout, dans le Sud-Ouest, lors de ses remplacements de medecins , Dax, Tyrosse, Bayonne notamment, il était invité à s’installer et à poser définitivement ses valises C’est à Narbonne qu’il rejoignit son collègue de chambrée d’Algérie, Jacques Cantet avec lequel il noua une collaboration professionnelle et une amitié sans faille.
Généreux, il l’aura été en toute occasion, attentif à tous ceux qui avaient parfois besoin d’un encouragement,- je peux en témoigner.
Concernant nos rituels estudiantins je ne me priverai pas d’évoquer celui de la sortie du journal du rugby le Midi Olympique,dont chacun pouvait déclamer les titres de différentes rubriques ou les compositions d’ équipes par cœur. Avec ses colocataires et amis bécistes “Popeye “-Cabantous et fifrelet- F.Barrère, ils constituaient une triplette redoutable récitant autour du billard du bistrot du « Pére Dubois » cours d’Albret, d’invraisemblables extraits des chroniques de la fameuse page jaune. Il était un formidable animateur des dimanches soirs de succès ou de défaites où chacun allait de sa chanson préférée du folklore étudiant . : « saint Antoine avait un cochon »..faisait partie de son répertoire…..
Je garde un souvenir très précis concernant sa capacité à réagir . La petite fille de notre ami Guy Jardry, ayant ingurgité une médaille, perdit connaissance . Renversant cet enfant pied par-dessus tête, dès lors maintenu par un tiers, de ses longs doigts et dans un temps qui nous parut interminable il récupérera la médaille incriminée. Homme de la situation comme il le sera en d’autres temps et autres lieux.
Le rugby, revenons y. A Narbonne , de suite reconnu et apprécié , sa connaissance du jeu et de ceux qui le pratiquent faisant le reste, il présida le club de Narbonne , celui de Spanghero, Codorniou et autre Esteve tous internationaux . Il abandonnera sa présidence bénévole lors de la mise en place du rugby professionnel. Des bécistes de la Côte Basque peuvent rapporter les témoignages d’entraîneurs du top 14 lesquels anciens de Narbonne louaient sa compétence et son humanisme : « Un grand Président » .Il savourait les situations pittoresques du « mundillo » du rugby et savait les faire partager. Ses mimiques étaient aussi loquaces que ses paroles
Il perdit prématurément sa jeune épouse alors que le dernier de ses trois enfants qui furent l’essentiel de sa vie, n’avait que six ans. Au décès de sa sœur neveu et nièce lui furent confiés et agrandirent le cercle familial.
.Marie-Lou sa petite fille New-Yorkaise, l’ aura gratifié d’un mariage en Occitanie où il a pu ,en patriarche, assister à la fête , serein et satisfait d’une continuité assurée. Enfin,cinq jours avant son décès ,dirigeants et anciens joueurs de Narbonne le convièrent à des retrouvailles reconnaissantes .Seul, notre ultime rendez vous téléphonique aura échoué . La veille , suite à une chute, il entrait à l’hôpital . Notre dialogue est à jamais interrompu.
Jean-Louis Despoux
Une vie pleine ,aboutie,un accomplissement qui invite à la méditation
Une fidélité au BEC ,qui l’honore et nous honore tous.
Michel Lenguin
Respects, cher ancien de la part d un jeune collègue médecin, beciste et leucatois.
Loulou… un modéle que les petits réservistes de Bec II respectaient et admiraient.;. d’en bas
J’avais rencontré Loulou Despoux lors d’un match de sélection de l’équipe de France Universitaire à Narbonne. Je connaissais sa réputation et le grand béciste qu’il était. Il inspirait le respect. Il savait que deux bécistes Darmuzey et moi-même disputaient ce match de sélection. Il en avait que pour nous deux, fier que le BEC soit représenté à ce niveau. Oui, Loulou Despoux était et restera un grand Monsieur comme Michel Lenguib l’a décrit.
Au revoir Loulou
Pilou Maurer
Bonjour
Joueur éphémère au BEC ( une année mais inoubliable) je m’y étais inscrit sur les conseils de jean louis Despoux.
Mon père, Michel Reynal, était un très grand ami de Figeac de celui qu’il appelait Jeannot.
Ensemble ils faisaient les quatre cent coups et leurs blagues et canulars en tous genres restent mémorables (Telle leur fausse compagnie de gymnastes qui débarquait dans les villages et ne faisait que lever un bras, une jambe , deux bras avant de repartir en trombe au volant d’une antique voiture garnie de pots de fleur et de cornes de cerf)
J’ai eu la chance de croiser Jeannot à de nombreuses reprises, il arrivait le plus souvent en vélo, et sa générosité, sa verve et son humour ravageur nous ravissaient.
Pour finir, je garde toujours un formidable souvenir de l’accueil reçu lors de mon arrivé au BEC et d’un repas chez Michel Lenguin.
Les cours de soutien aux étudiants étaient aussi une initiative fantastique.
J’ai essayé de m’inspirer de ces valeurs dans ma vie de Rugbyman et dans ma vie tout cours.
Toutes mes condoléances aux amis de Jean Lous Despoux
Tous mes remerciements au BEC
Jean François Reynal / Prof de Boitechnologie/Montpellier
Très bel hommage. Merci Jean-François.
Jacques Cougouille – Administrateur site web BEC Anciens et Amis.
Merci Michel pour l’éloge que tu as écrit sur Loulou .Tu sais mieux que personne rendre vivant le souvenir que l’on garde de Loulou Despoux .La photo du match contre le PUC en est le très émouvant témoignage.J’étais dans les gradins du stade et me souviens de la spectaculaire feinte de passe qu’il fit pour marquer l’essai vainqueur .C’est pour ce geste que Chaban Delmas,,en fin connaisseur ,a tenu à le féliciter à la fin du match .Loulou redoutait que la photo ne paraisse dans la presse de Figeac .Je pourrais plus rentrer à la maison disait-il….Que de tristesse pour ceux qui lui survivent .