Décès de notre ami Loulou DESPOUX

La nouvelle date de quelques jours,…..pourtant , c’est aujourd’hui que je me décide à faire partager ma peine.

  Loulou Despoux dont j’apprends la disparition est donc peut-être encore vivant dans l’esprit de ceux, non encore avertis, qui l’ont connu  estimé et aimé.

Pour tous ceux de sa génération désormais étique, il était le capitaine sur les terrains de rugby, et bien au-delà.

Dans les combats difficiles où nous étions : “wanted”: intellectuels à abattre, il ne baissait jamais pavillon, entraînant avec lui les moins héroïques. A ce titre, lors du centenaire du club, Mac Master, rugbyman gallois, ancien béciste, ne cessait, admiratif, de lui rappeler son attitude lors des combats engagés.

Qui ne se rappellera du match de la “remontée” contre  l’équipe de Gan, où sévissait un pilier, l’abbé La Salette qui loin de tendre la joue, maniait le goupillon avec allégresse. Le maillot rouge, les convictions de Loulou et de son équipe eurent raison  du prosélytisme de l’abbé . Le Bec et son capitaine accédèrent à ….. l’Ascension ! .Originaire de Figeac, il fut c’est probable , psychologiquement endurci par l’exemple d’un père résistant notoire Avant de rejoindre le Bec et Bordeaux,il entreprit ses deux premières années de Medecine à Limoges.

1958 - Loulou DESPOUX
1958 – Finale CF Universitaire BEC – PUC (11 à 8) – Stade de Lescure – Loulou DESPOUX Capitaine.

     Partout, dans le Sud-Ouest, lors de ses remplacements de medecins , Dax, Tyrosse, Bayonne notamment, il était invité à s’installer et à poser définitivement ses valises   C’est à Narbonne qu’il rejoignit son collègue de chambrée d’Algérie, Jacques Cantet avec lequel il noua une collaboration professionnelle et une amitié sans faille.

Généreux, il l’aura été en toute occasion, attentif à tous ceux qui avaient parfois besoin d’un encouragement,- je peux en témoigner.

Concernant nos rituels estudiantins je ne me priverai pas d’évoquer celui de  la sortie du journal du rugby le Midi Olympique,dont chacun pouvait déclamer les titres de différentes rubriques ou les compositions d’ équipes par cœur. Avec ses colocataires et amis bécistes “Popeye “-Cabantous et fifrelet- F.Barrère, ils constituaient une triplette redoutable récitant autour du billard du bistrot du  « Pére Dubois » cours d’Albret, d’invraisemblables extraits des chroniques de la fameuse page jaune. Il était un formidable animateur des dimanches soirs de succès ou de défaites où chacun allait de sa chanson préférée du folklore étudiant .  : «  saint Antoine avait un cochon »..faisait partie de son répertoire…..

Je garde  un souvenir très précis concernant sa capacité à réagir . La petite fille de  notre ami Guy Jardry, ayant ingurgité une médaille, perdit connaissance . Renversant cet enfant pied par-dessus tête, dès lors maintenu par un tiers, de ses longs doigts et dans un temps qui nous parut interminable il récupérera la médaille incriminée. Homme de la situation comme il le sera  en d’autres temps et autres lieux.

Le rugby, revenons y. A Narbonne , de suite reconnu et apprécié , sa connaissance du jeu et de ceux qui le pratiquent faisant le reste, il présida le club de Narbonne , celui de Spanghero, Codorniou et autre Esteve tous internationaux . Il abandonnera sa présidence  bénévole lors de la mise en place du rugby professionnel. Des bécistes de la Côte Basque peuvent rapporter les témoignages d’entraîneurs du top 14 lesquels anciens de Narbonne louaient sa compétence et son humanisme : « Un grand Président » .Il savourait les situations pittoresques du « mundillo » du rugby et savait les faire partager. Ses mimiques étaient aussi loquaces que ses paroles

 Il perdit prématurément sa jeune épouse alors que le dernier de ses trois enfants qui furent l’essentiel de sa vie, n’avait que six ans. Au décès de sa sœur neveu et nièce lui furent confiés et agrandirent le cercle familial.

.Marie-Lou sa petite fille New-Yorkaise, l’ aura gratifié d’un mariage en Occitanie où il a pu ,en patriarche, assister à la fête , serein et satisfait d’une continuité assurée. Enfin,cinq jours avant son décès ,dirigeants et anciens joueurs de Narbonne le convièrent à des retrouvailles reconnaissantes .Seul, notre ultime rendez vous téléphonique aura échoué . La veille , suite à une chute, il entrait à l’hôpital .  Notre dialogue est à jamais interrompu.

       Jean-Louis Despoux

 Une vie pleine ,aboutie,un accomplissement qui invite à la méditation

        Une fidélité  au BEC ,qui l’honore et nous honore tous.

Michel Lenguin