Depuis un fameux déplacement à Londres à la rencontre du King’s College, il ne s’agissait plus au BEC que du Major Stanley .Dès le départ vêtu telles les représentations des gentlemen anglais dans les magazines, il s’assura un grand succès, à la gare saint-Jean comme au terminus , Station Victoria . Désormais, au BEC, il sera le major Stanley… (sur la photo – Jean-Louis – Debout , 3ème en partant de la gauche).
Originaire de Castelnau en pays toulousain, il migre sur Bordeaux avec ses parents dès 1943.
C’est au Collège qu’il fait connaissance avec Loulou Darrieulat et Marc Duthoi, ce dernier, béciste déjà affirmé les “enrôlera ” eux et quelques autres au sein du BEC ..
En ces temps anciens, le collège au-delà de l’enseignement général, dispensait un enseignement pratique à temps partiel Jean-Louis, opta pour l’enseignement de l’ajustage et se révéla, à un niveau tel, que plus tard, médecin, il pratiquera avec talent la ferronnerie . Spécialiste de médecine sportive, il fabriquait des installations complexes facilitant la rééducation des patients, à une époque où l’appareillage était encore peu performant.
Nul apparat dans sa salle. La rusticité s’imposait et s’accordait avec la simplicité du personnage, voix claironnante au service d’un accueil volontiers volubile .Un large sourire et un physique aux contours abondants hérités de la pratique du rugby en première ligne, et de son goût pour la bonne chère. Pilier, il participe à la “montée” en excellence: Un pilier mobile qui avait faim de ballon et se détachait rapidement de la mêlée à l’ire de son talonneur (Maurice Morlaes) qui un jour, lui infligea un cinglant reproche “Tu joues comme un international dans un match de bienfaisance”. Des propos bien bécistes que l’on se plaît à rappeler au fil des souvenirs.
Il terminera ses études de médecine à Toulouse. Troisième ligne dans l’équipe de la fac dont le capitaine était Lucien Mias. Capitaine de l’équipe de France,
il pourra alors étancher sa soif de ballon et des grands espaces.
Médecin installé à quelques mètres de l’entrée du stade Chaban Delmas, il le fut dans toute l’acceptation du terme. Ceux qui ont pratiqué sa salle d’attente ont pu constater, combien de personnes en précarité, ou étrangers recherchaient auprès de lui apaisement et soutien. Il faisait le siège des administrations pas toujours réceptives qui maintes fois subirent son courroux.
Sa vie ne fut pas un long fleuve tranquille. Plutôt un combat permanent, qu’il relèvera encore et encore, que nous saluons, conscients de ce qu’il endura…
Il sera accompagné dans ses jours heureux ou ses moments difficiles par Loulou Darrieulat ami d’enfance et Titou Dupart, tous les deux partenaires bécistes.
Son épouse Huguette, ses enfants Daniel et Eve sont aujourd’hui particulièrement affectés.
La génération de bécistes qui l’ont connue apprend avec tristesse la disparition d’un personnage attachant qui aura accompli résolument sa tâche au service des siens et de ceux qui, en difficulté, frappaient à la porte d’un médecin fidèle à son serment d’Hippocrate.
Michel Lenguin
Je connaissais bien Jean louis Mathieu pour être passé entre ses mains après l’ opération de mon épaule gauche sur luxations récidivantes. C’était un personnage attachant qui faisait toujours une place prioritaire aux joueurs du BEC. Quand j’allais à son cabinet, j’étais toujours accueillis avec gentillesse. Il me remontait toujours le moral. Je garderai de lui le souvenir d’un homme affable toujours prêt à aider, la pratique de la médecine sportive représentant pour lui un sacerdoce. C’ était un homme attachant qui nous quitte, accueillant et jovial respirant la gentillesse.
Pilou Maurer