– Retiré des terrains depuis l’été 2021, Bakary Meité profite de sa liberté retrouvée pour poser un regard libre, décalé et forcément engagé sur l’actualité du rugby, des belles histoires du monde amateur aux exigences du secteur professionnel. Aujourd’hui, il nous parle du Bordeaux Étudiants Club.
« Si je vous parle de la norme NF X 08-070, cela évoque-t-il quelque chose chez vous ? Mais si voyons ! C’est la commission de normalisation AFNOR X08C qui l’a édité en remplacement des normes NF S 60-303 et NF ISO 6790.
Vous ne faites littéralement aucun effort. Respectivement “protection contre l’incendie -plans et consignes affichés” et “équipement de protection et de lutte contre l’incendie”
Trêve de galéjades, si je vous parle de toutes ces normes, c’est parce qu’aujourd’hui elles font défaut au BEC. Le Bordeaux Étudiants Club a dû plier bagage et évacuer les lieux. Car son club house, notamment, ne répond aux critères édictés par l’AFNOR.
On ne marivaude pas avec la sécurité. Ainsi, plus de vestiaire et plus de trinquet non plus. Et par extension, plus de télévision offerte par la FFR, plus de jaune, plus de coinche, plus de café, plus de quatre-quarts, plus de fromage ou de chips molles…
Sans doute que son grand âge ne lui a pas permis de suivre l’évolution de la législation qui encadre les bâtiments qui reçoivent du public. 125 ans d’existence pour la plus ancienne structure étudiante de France. Autant vous dire qu’en plus des rugbymen et leurs fûts de bière, cela fait du monde sur le carreau. Car le BEC c’est un peu moins de 2000 adhérents répartis sur 15 sections omnisports.
Vendredi dernier, allez savoir pourquoi, je me suis retrouvé à faire des tours sur la piste en tartan du stade Colette Besson au CREPS de Font-Romeu, par 6 degrés, à 7 heures du matin. Soudain je me suis souvenu que cette dernière avait été licenciée au BEC. Et qu’elle avait profité des grèves de mai 68 pour venir parfaire sa préparation dans les Pyrénées Orientales. Avant de briller à Mexico quelques mois plus tard.
Jean Marie Birbis, président du BEC omnisport, est soucieux. Se voir exproprié du domaine de Rocquencourt a sans doute été dur à digérer. Surtout quand vous ne pouvez pas recevoir l’équipe adverse dans le cadre d’un match de championnat de Régionale 1.
Une réunion devait se tenir fin de semaine dernière. Elle devait permettre au club d’entrevoir des solutions. Des moyens de replis divers ont été envisagés mais rien n’a abouti jusqu’alors.
La célèbre formule de Jacques Chirac, « les emmerdes ça vole toujours en escadrille », se vérifie une fois de plus.
Le BEC doit désormais régler un loyer pour l’utilisation des terrains, pour lesquels il avait la jouissance discrétionnaire.
Voilà encore un exemple qui atteste du traitement que la société réserve à ses seniors.
Mais le BEC ne sera pas cloué au pilori. C’est Maurice Delage le célèbre compositeur, adhérent au BEC dans sa jeunesse, qui disait :
C’est tout cela le BEC… et quelque chose encore
Notre richesse à nous qui n’avons jamais d’or
Notre orgueilleux blason, balafré. Mais sans tâche
Le BEC, mon jeune ami, pour nous, c’est un panache !
Merci Baky !
Sûr ! Nous n’en resterons pas là. Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Oui ! Pour nous le BEC c’est un panache et nous sommes très nombreux à vouloir le faire savoir, à le crier très fort. Ce que c’est que le BEC ? – Tous ceux qui nous traitent comme des parias et nous méprisent peuvent s’attendre à un mouvement important de rébellion et de contestation. Non ! Le BEC n’est pas mort et de cette péripétie il en ressortira plus fort. Nous, les chevaliers à la triste figure, prendrons nos chevaux et nos armures contre ces moulins à vent qui se moquent de nous. Adelante !!!